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pub-penseur vertBLOGL'UNIVERS N'A PAS LA FORME

pour une Ontologie du sens

1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 19:55

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Le pholque est cette sorte d’araignée aux très longues pattes qui tisse sa toile en 3 dimensions. Le fil en est si ténu que le pholque semble suspendu dans le vide.

 

La connaissance, la science, ne décrivent pas le monde, la réalité, mais les expériences que nous en faisons.

Kant nous a montré que toute expérience faite par l’homme est conditionnée par les lois mêmes qui la rendent possible et signifiante, c'est à dire les lois générales qui régissent la relation du sujet à la réalité (intelligibilité) et aussi par la relativité de la relation d’un sujet donné à la réalité.

L’Homme et l’Humanité étant finis, le contenu sémantique de tout résultat d'expérience est nécessairement fini alors que la complexité de la réalité observée n’a aucune raison de l’être.

Nous ignorons dans quelles proportions les lois de l’intelligibilité réduisent la complexité de la réalité observée pour donner sens à l’expérience.

La connaissance humaine est en cela semblable à la toile du pholque dont le volume total du fil est infime en proportion du vide qui l’entoure, à ceci près qu’il nous est impossible de juger du vide qui entoure notre connaissance.

 

La connaissance, la science, la représentation, consistent à « ordonner » nos expériences, au sens mathématique du terme, c'est-à-dire à définir une relation d’ordre qui permette de resituer toute expérience par rapport à l'ensemble de nos sensations.

Cette relation d’ordre est si complexe (pour ce qui concerne l’Humanité) qu’elle doit elle-même être représentée, c'est-à-dire ordonnée par des concepts d’ordre de plus en plus généraux.

A la différence des mathématiques, cette relation d’ordre ne se déduit pas d’attributs a priori de la réalité ou d’un sens a priori des expériences que nous en faisons mais se construit elle-même, au mieux et de façon cumulative depuis la nuit des temps. Un peu comme le pholque agrandit et consolide sa toile en tirant de nouveaux fils en tous sens à partir de l'existant, établissant un ordre strict qui énonce que la nouvelle toile contient l'ancienne.

 

Le fait que cette relation d’ordre ne concerne pas la réalité mais l’ensemble des expériences que nous en avons, a trois conséquences notables :

1) Elle se formule uniquement en termes logiques, aucune proposition de la connaissance n’a pour objet une réalité « extérieure ». Les prédicats de la connaissance ne se réfèrent qu’à des objets de connaissance, c'est-à-dire des constructions logiques. Même si on peut penser qu’il existe une relation entre réalité et connaissance, cette relation est indéfinie dans sa forme, seule compte la cohérence de la relation entre les objets logiques de la connaissance, la dépendance statistique qui permet, connaissant l'un, de conjecturer l'autre.
Les classes d'objets de connaissance que nous définissons n'ont pas d'équivalent dans la réalité "extérieure"

La loi qui décrit la trajectoire d’une particule entre A et B est une relation logique entre les deux objets logiques qui décrivent les expériences A et B. La relation entre les expériences A et B et la réalité est indéfinie.

 

2) Une propriété essentielle de cette relation d'ordre est de permettre l'induction. Essentielle en ce sens qu'elle est la raison même pour laquelle elle fut retenue par l'évolution. C'est l'induction qui nous permet, à partir d'un ensemble dénombrable et fini d'expériences de combler les vides, de prévoir ce qui n'est pas vécu, de représenter un monde continu et potentiellement infini.

Il faut alors bien comprendre que le continu et l'infini potentiel ainsi construits, le sont au niveau de la représentation, de l'ensemble des expériences et à partir d'une propriété d'inductivité qui n'est applicable qu'à ce niveau. Nous ignorons totalement si la réalité est continue et infinie, nous ignorons même si ces notions peuvent être définies dans ce cadre.
 

3) Puisqu’il ne peut y avoir expérience que dans la mesure où la connaissance du sujet est « affectée », et puisque cette affection et ses implications sur notre représentation constituent la connaissance nouvelle, il s’en suit que la connaissance décrit en première instance le sujet qui la porte en tant qu’ensemble logique.
La représentation du monde est donc une représentation de nous mêmes.
La relation qui nous semble ordonner la réalité, ordonne en fait l’ensemble logique qu’est notre pensée et la relation de l’une à l’autre est indéfinie.

L’espace et le temps dans lequel les choses semblent se mouvoir est un des aspects de l’ordre selon lequel nous classons nos expériences, c'est à dire nos pensées.

La géométrie est un mode de mise en ordre de nos expériences. Son rapport à la réalité est indéfini.

Nous sommes ce que nous comprenons.
Ce que nous comprenons, c'est nous.

 

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English translation, if anything odd please comment

 

The knowledge, the pholcus and its web

 

The pholcus phalangioide is this kind of spider with very long legs that weaves his web in 3 dimensions. The thread is so tenuous that the pholcus seems suspended in the void.

 

Knowledge, science, do not describe the world, the reality, but the experiences we make of it.

Kant has shown that every experience made by man is constrained by the very laws that make it possible and  meaningful, i.e. the general laws that govern the relation of the subject to reality (intelligibility) and also by the relativity of the relation of a given subject to reality.

Man and Humanity being finished, the semantic content of any result of experience is finite whereas the complexity of the observed reality has no reason to be so.

We do not know in what proportion the laws of intelligibility reduce the complexity of the observed reality to give meaning to the experience.

The human knowledge is in this similar to the pholcus web whose total volume of thread is nothing in proportion to the void which surrounds it, except that it is impossible for us to judge of the void which surrounds our knowledge.

 

Knowledge, science, representation, consists of "ordering” our experiments, in the mathematical sense of the term, that is to say to define a relation of order which makes it possible to relocate any experience with respect to all our sensations.

This relation of order is so complex (as far as Humanity is concerned) that it must itself be represented, that is, ordered by more and more general concepts of order.

Unlike mathematics, this relation of order can not be deduced from a priori attributes of reality or from a priori meaning of our experiences, but builds itself at best and in a cumulative way since the night of time. A little like the pholcus enlarges and consolidates his web by adding new threads in all directions to the existing.

 

The fact that this order relationship does not refer to the reality but all the experiences we have, has three notable consequences   :

1) It is formulated only in logical terms, no proposition of knowledge has as object an “external” reality. The predicates of knowledge apply only to objects of knowledge, that is to logical constructions. Even if one can think that there is a relation between reality and knowledge, this relation is indefinite, only the coherence of the relation between the logical objects of knowledge counts, the statistical dependancy that allows, knowing the one to guess the other.
The classes of objects of knowledge we definehave no equivalent in “external” reality.

The law that describes the trajectory of a particle between A and B is a logical relation between the two logical objects that describe the experiments A and B. The relation between the experiences A and B and the reality is indefinite.

 

2) An essential property of this order relation is to allow induction. Essential in that it is the very reason why it appeared and was kept by evolution. It is the induction that allows us, from a countable and finite set of experiences to fill the gaps, to predict what is not yet lived, to represent a continuous and potentially infinite world. .

It must then be clearly understood that the continuum and the infinite thus constructed are built at the level of the representation, of the set of experiences, and from an inductivity property which is applicable only at this level. We do not know if the reality is continuous and infinite, we do not even know if these notions can be defined in this context.

3) Since there can only be experience to the extent that our knowledge is "affected” and since this affection and its implications for our representation constitute the new knowledge, it follows that knowledge first describes the subject who bears it as a logical whole. 
The representation of the world is therefore a representation of ourselves. 
The relation who seems to us to order the reality, orders in fact the logical whole that is our thought and the relation of the one to the other is indefinite.

The space and time in which things seem to move is one of the aspects of the order in which we classify our experiences, that is, our thoughts.

Geometry is a way of putting our experiences in order. Its relationship to reality is undefined.

We are what we understand. 
What we understand is us.

 

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