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pub-penseur vertBLOGL'UNIVERS N'A PAS LA FORME

pour une Ontologie du sens

7 octobre 2018 7 07 /10 /octobre /2018 13:52
Être ou pas Être

Être ou pas Être

Cet article complète l'article "l'univers de la relativité"

Einstein, dès sa première conférence sur la Relativité restreinte, a montré que la notion de simultanéité de 2 événements distants n'avait pas de sens objectif.
Si deux événements distincts paraissent simultanés à un observateur, il n'est pas certain qu'ils apparaitront simultanés à un autre observateur.
Les relations qui expriment la constance de la vitesse de la lumière ont par contre un sens invariant par tout changement d'observateur.
Si deux événements paraissent reliés par un "rayon lumineux" à un observateur, ils le paraitront à tout autre observateur.

A partir de cette remarque, reconsidérons ce que l'usage courant nomme un être.
L'être de l'usage courant est un ensemble d'attributs attachés ou non à une substance *.
L'ensemble de ces attributs constitue l'état de l'être.
Cet état est considéré au présent, simultanément pour tout l'être considéré.
Cet état est considéré comme universel, c'est à dire d'une vérité simultanée dans tout le cosmos, indépendamment du fait qu'il y ait ou non des observateurs. Selon l'usage courant, l'état de l'être ne dépend pas du lieu où se trouve l'observateur.
(* la substance serait ce qui reste en propre de l'être, tous ses attributs mis à part)

Cet être de l'usage courant n'a évidemment pas sa place dans le monde relativiste.
Non seulement l'être ne peut être entièrement "présent" à lui même, en ce sens que ses attributs ne sauraient former un tout dans le même instant.
Mais aussi, l'être n'est pas "présent" au monde, en ce sens que la multiplicité de l'être qui apparait Une à un observateur n'a aucune raison d'apparaître Une à un autre observateur.
Dit autrement, deux observateurs ne voient pas le même Être, la même multiplicité unifiée, justement parce que l'unité de l'être, telle qu'elle apparait à un observateur, dépend en partie du parcours d'interactions entre l'être et l'observateur.

Les corrections apportées aux mesures par la relativité restreinte sont opérationnelles et concernent la géométrie dans laquelle il est possible de représenter le monde relativiste, mais le philosophe doit aller plus loin et tirer les conclusions ontologiques qu'impose la "disqualification" de la simultanéité.
Lorsque deux observateurs observent un objet, c'est à dire l'intègrent chacun au présent de son état de conscience, ce n'est pas exactement le même être qui parait à l'un et à l'autre.

Il nous faut admettre qu'il n'y a pas d'être en soi, pas d'êtres qui soient, mais seulement des êtres tels qu'ils apparaissent à des observateurs, des êtres qui viennent à exister dans la représentation de tel ou tel observateur.
La notion d' "état de l'être" n'a donc pas de sens objectif, la seule notion valide est celle d' "état de connaissance" de l'être par le sujet connaissant.
Mis à part toute subjectivité propre au sujet connaissant, son état de connaissance d'un être dépend du parcours des interactions par lesquelles il en fait connaissance.
Cette relativité de l'être nous a été masquée jusqu'au 20ème siècle par l'invariance de nos représentations à l'échelle de nos vies ordinaires (en particulier les vitesses relatives des êtres dont nous avions connaissance).

Suite:
L'article "La relativité dans les pas de Poincaré" propose une vision de la relativité incluant le rôle premier la connaissance

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