Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

pub-penseur vertBLOGL'UNIVERS N'A PAS LA FORME

pour une Ontologie du sens

3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 17:20

.

.

Abstract :

La théorie de la relativité restreinte a pour postulat le principe d’équivalence des repères en translation uniforme.

On montrera que le concept d’espace ne peut être qu’une construction locale et relative.

De ce fait le principe suivant doit remplacer le principe d’équivalence.

« Pour tous les points de vue la représentation du réel se construit selon les mêmes lois »

 

Ce principe implique les propriétés de la relativité restreinte.

.

.

.

.

Développement :

Essayons d’abord de fixer le sens du terme « concept ».

Quelques significations possibles :

- Représentation idéalisée de « quelque chose qui est réel» et qui a une forme en soi. Ainsi, la sphère (ou cette sphère) serait la représentation idéalisée de points disposés à égale distance d’un centre.

- Représentation idéalisée de «quelque chose qui est réel» mais n’a aucune forme par soi même. Ainsi la température serait la représentation idéalisée d’une valeur statistique.

- Pur idéal, représentation de «quelque chose qui n’est pas réel». Ainsi pour le concept d’infini qui, au moins pour ce qui nous concerne, n’a de réalité qu’idéale.

- Dans le cas du concept d’espace (le vide dans lequel baignent les choses) on doit aussi considérer la représentation de « quelque chose » qui n’est pas réel mais qui est néanmoins un élément formel indispensable pour donner forme à quelque chose qui est réel. Ainsi le vide, le non existant, serait un concept indispensable à la représentation de choses individuées.

Signification selon l’OdS :

L’espace, tout comme les objets, sont la représentation d’un réel informel, il n’y a pas de différence de nature entre l’espace et les objets qui s’y trouvent. Le Logos, principe opératoire de cette représentation, crée et agrège le sens suivant des solutions propres. Ces solutions propres peuvent se combiner à l’infini.

Les concepts généraux, les formes générales (la sphère) sont des combinaisons de solutions propres générales du Logos qui formeront des éléments généraux de représentation. On pourrait les rapprocher des Idées platoniciennes.

Les formes que nous attribuons aux choses individuées (la lune que je vois à cet instant) sont une combinaison unique et individuée des solutions propres générales du Logos. Cette combinaison a valeur dans et pour un point de vue. Nous pourrons l'appeler concept individué de réalité.

Les solutions propres du Logos sont possiblement transcendantes, c'est-à-dire des vérités logiques indépendantes de toute réalité. Dans ce cas leurs combinaisons pourraient être considérées comme des théories logiques consistantes par elles mêmes, indépendamment de toute réalité, de toute vérité en vis à vis.

Pour autant, les concepts généraux ne sont pas transcendants, ils ne transcendent pas les concepts individués, ils les généralisent.

Un espace-temps observé est par nature un concept individué.

Les formes générales ne sont pas des vérités transcendantes dont les formes « individuées » seraient des copies instanciées. Au contraire, les formes générales sont les « constantes » tirées des expériences individuées. Ceci, qui parait trivial, nous fait pourtant percevoir un problème profond quant à la notion de concept.

En effet, l’expérience individuée est par définition relative et se construit au moyen des liens d’interdépendance entre le point de vue et le réel.

Or, si le sens commun considère volontiers que l’expérience d’une forme individuée est nécessairement locale, relative au point de vue et construite par agglomération, il tend par contre à considérer que les formes générales ont une vérité absolue et universelle.

Illustrons ceci par l’exemple d’un immeuble. J’ai bien conscience que chacun de mes points de vue sur cet immeuble est relatif et local, que la perspective se construit grâce aux rayons lumineux qui me parviennent. Si, par contre, je trace un plan de l’immeuble à partir de ces points de vue relatifs et des mesures que j’ai pu en déduire, j’ai la conviction que ce plan est le concept de la forme réelle de l’immeuble. Je me suis convaincu que ce plan transcende l’aspect local, relatif et construit de mes expériences pour me donner accès à la connaissance d’une réalité universelle, absolue, donnée. Cette connaissance d'un tout serait celle d'un dieu, ce que nous ne sommes pas. La seule vérité de ce plan est son efficacité à prédire les prochaines expériences, qui seront tout aussi locales, relatives et construites que les précédentes.

Un autre exemple plus philosophique serait celui du bien: nous n’avons que des expériences locales, relatives et construites du bien. Pourtant nous concevons volontiers l’image d’un bien universel, absolu, donné.

La forme générale, construite par accumulation d’expériences, nécessairement relatives, de formes individuées n’a aucune raison de perdre son caractère intrinsèquement relatif et local.

Une infinité d’expériences (relatives) construites à partir d’une infinité de points de vue locaux ne permet pas de dégager un concept absolu et universel. Elle permet seulement de créer du sens, c'est-à-dire un opérateur permettant d’établir, à partir d’expériences passées des conjectures sur de possibles expériences. Ces conjectures sont relatives, même si elles sont certaines.

Même si le concept d’espace nous garanti la justesse des prévisions astronomiques, voir cosmogoniques, la réalité de la distance qui nous sépare des planètes et des étoiles n’en a pas d’avantage de crédit. « Distance » reste le nom d’une conjecture. . Les concepts d’espace et de temps ont montré leur efficacité à représenter les phénomènes du monde physique.

Pourtant ils sont trop souvent considérés par le sens commun comme représentant cette « chose » à l’existence donnée et universelle que serait l’espace, voir l’espace-temps. Réalité ou concept, l’espace est trop souvent représenté comme une étendue donnée et par rapport à quoi s’expriment les lois du monde physique, elles mêmes supposées universelles.

.

La question du concept d’espace n’est ni nouvelle, ni close.

De grands penseurs ont exprimé des opinions très différentes sur ce point :

Newton

Newtonian space provided the absolute frame of reference within which objects can have motion. In Newton's system, the frame of reference exists independently of the objects contained within it. These objects can be described as moving in relation to space itself.

“ Absolute, true and mathematical time, of itself, and from its own nature flows equably without regard to anything external, and by another name is called duration. Absolute space, in its own nature, without regard to anything external, remains always similar and immovable. Absolute motion is the translation of a body from one absolute place into another”

Leibniz

Leibniz describes a space that exists only as a relation between objects, and which has no existence apart from the existence of those objects. Motion exists only as a relation between those objects.

Kant

In the Critique of Pure Reason, Immanuel Kant describes time as an a priori notion that, together with other a priori notions such as space, allows us to comprehend sense experience. Kant denies that either space or time are substance, entities in themselves, or learned by experience; he holds, rather, that both are elements of a systematic framework we use to structure our experience. Although space and time are held to be transcendentally ideal in this sense, they are also empirically real—that is, not mere illusions.

"On ne peut se représenter qu'un seul espace, et quand on parle de plusieurs espaces, on n'entend par là que des parties d'un seul et même espace unique. En outre, ces parties ne peuvent précéder l'espace unique qui englobe tout, comme si elles en étaient les éléments constitutifs"

"L'espace est représenté comme une grandeur infinie donnée. Assurément faut-il considérer chaque concept comme une représentation qui est contenue dans une foule infinie de différentes représentations possibles (comme constituant leur caractéristique commune) et qui par conséquent les contient sous lui; mais nul concept ne peut être pensé en tant que tel comme s'il contenait en lui une foule infinie de représentations. Cependant c'est ainsi que l'espace est pensé, . Donc la représentation originaire de l'espace est une intuition a priori, et non pas un concept." (critique de la raison pure, de l'espace (A24)3 et 4)

Einstein Anglais When a smaller box s is situated, relatively at rest, inside the hollow space of a larger box S, then the hollow space of s is a part of the hollow space of S, and the same "space," which contains both of them, belongs to each of the boxes. When s is in motion with respect to S, however, the concept is less simple. One is then inclined to think that s encloses always the same space, but a variable part of the space S. It then becomes necessary to apportion to each box its particular space, not thought of as bounded, and assume that these two spaces are in motion with respect to each other...

Before one has become aware of this complication, space appears as an unbounded medium or container in which material objects swim around. But it must be remembered that there is an infinite number of spaces, which are in motion with respect to each other...

The concept of space as something existing objectively and independent of things belongs to pre-scientific thought, but not so the idea of the existence of an infinite number of spaces in motion relatively to each other. This latter idea is indeed unavoidable, but is far from having played a considerable role even in scientific thought.

Français : Si une petite boite s est située, au repos relatif, à l’intérieur d’une plus grande boite S, l’espace intérieur de s est une partie de l’espace intérieur de S et le même « espace » qui les contient tous les deux appartient à chacune des deux boites. Le concept est néanmoins moins simple si s est en mouvement relatif par rapport à S. On a alors tendance à penser que s contient toujours le même espace, mais une partie variable de S. Il devient alors nécessaire d’attribuer à chacune des boites son espace propre, sans tenir compte des boites en tant que limites, et de supposer que ces deux espaces sont en mouvement relatif l’une par rapport à l’autre.

Avant d’avoir saisi cette complication, l’espace nous apparait comme un milieu infini ou un contenant dans lequel baignent les objets matériels. Mais il faut se souvenir qu’il y a un nombre infini d’espaces qui sont en mouvement les uns par rapport aux autres.

Le concept d’espace comme ayant une existence objective et indépendante des choses appartient à la pensée pré scientifique, mais pas l’idée de l’existence d’un nombre infini d’espaces en mouvement relatif. Cette dernière idée est en fait inévitable, bien qu’elle soit loin d’avoir joué un rôle, y compris dans la pensée scientifique.

A. Einstein aurait pu écrire ce texte avant même la relativité restreinte car ce n’est pas la notion d’espace absolu ou relatif qui y est en cause, mais celle d’espace tout court.

Einstein nous pose la question : « Quel sens y a-t-il à représenter un même point d’espace dans deux repères différents ? »

Et en effet, à part dans une idéalité purement mathématique, comment établir l’identité de 2 points dans les conditions du réel ? Comment s’assurer que des combinaisons de valeurs continues d'extension sont égales, comment s’assurer que deux ensembles non dénombrables sont identiques ?

N’oublions pas qu’aussi petite que soit la distance entre deux points représentés dans l’espace-temps relativiste, elle peut constituer un obstacle infranchissable à toute relation d’interdépendance et donc à toute comparaison.

.

L’OdS nous invite à prolonger la remarque d’Einstein et à reconsidérer la construction même du concept d’espace.

Le concept d’espace selon le sens commun est une représentation depuis et par un point de vue, d’une étendue préexistante, aux propriétés préexistantes.

L’OdS énonce que l’espace est une représentation locale, c'est-à-dire opérante dans un point de vue, construite par intégration, selon un processus itératif, de tous les points de vue qui lui sont interdépendants.

L’OdS énonce qu’il y a un espace par point de vue.

Le point de vue est un mode d’existence formelle du réel. En ce sens, dans le concept général d’espace, le point de vue serait le mode d’existence d’un réel vide de phénomènes.

Considérer le point de vue comme l’origine géométrique d’un repère dans l’espace serait évidemment un grave contresens. Le point de vue est pour l’OdS une prémisse logique, l’ensemble de propositions logiques vraies et constituant un tout cohérent dont l’unité justifie qu’on le désigne. C’est à proprement parler, la théorie à partir de laquelle va se développer la représentation.

Ce « concept du concept » vaut pour le concept d’espace individué (l’espace entre ces deux points représenté depuis mon point de vue) comme pour le concept général d’espace.

Il s’applique de façon générale à tout concept formel.

Tout concept (y compris le concept d'objet) est par essence local, relatif et construit.

Toute représentation de la réalité, du vide comme du contenu physique, résulte d’un seul et même processus.

On utilisera donc le terme « espace-temps observé », par opposition au terme « espace-temps donné » signifiant par là

- que l’appartenance à cet espace-temps n’est pas « en soi » mais relative à un point de vue et construite par instanciation d’un principe général à partir de ce point de vue. L'appartenance a pourtant une cause dans le réel.

- que cet espace-temps n’est pas étendu « dans le réel » mais n’existe que dans et par le point de vue.

Ces remarques signifient strictement que le point de vue contient en représentation, toute la réalité qui lui est interdépendante.

Dans le concept général d’espace (supposé vide de phénomènes), il faudra construire la représentation par le moyen des liens d’interdépendances possibles.

L’interdépendance étant symétrique par définition. Un point de vue peut à la fois contenir- et être contenu dans- un point de vue qui lui est interdépendant. Ceci est conforme à notre notion intuitive du point de vue et donne sens au terme de coïncidence.

Dans le concept général d’espace selon l'OdS, le point de vue coïncide avec toute la réalité qui lui est possiblement interdépendante.

En termes simples, l’espace observable existe en représentation dans le point de vue.

(NDLR: n'est-ce pas notre expérience de chaque instant ? )

Dans le langage de la relativité restreinte, cette « réalité possiblement interdépendante » est le cône de lumière du point d’espace-temps.

Nous avons vu dans l’article « questions de coïncidence » que les 2 principes fondateurs de la relativité restreinte que sont

- L'équivalence de tous les repères en translation uniforme les uns par rapport aux autres.

- L'invariance de la vitesse de la lumière.

…impliquent la coïncidence du point d'espace-temps et de son cône de lumière

.

Principe d'équipotence et norme.

Idée force : Pour tous les points de vue la représentation du réel se construit selon les mêmes lois

Le principe d’équivalence tel qu’exprimé par Einstein nous semble ambigu et potentiellement erroné.

L’OdS prend clairement parti sur le fait que la réalité « en vis-à-vis » est informelle et que la forme qui apparait à un point de vue résulte des propriétés mathématiques du chaos d’interdépendances qui le relient à la réalité.

Le principe d’équivalence doit être complété pour rendre compte de l’aspect local et construit de notre représentation des lois de la nature et du concept d’espace-temps.

Le principe suivant, nommé « principe d’équipotence » est proposé comme base de réflexion.

« Pour tous les points de vue la représentation du réel se construit selon les mêmes lois »

Ce principe premier « contient » le principe d’équivalence.

Un pas vers la norme :

De ce principe on peut déduire une propriété spécifique du concept d’espace:

« Tous les points d’un concept d’espace vide (ou homogène) sont des points de vue équipotents.»

Cette propriété, qui nous semblerait un truisme concernant l’idée d’espace selon le sens commun a des conséquences remarquables concernant la représentation d’un espace, locale et construite de proche en proche

Développement :

Soit donc un espace-temps E1 représenté à partir du « point de vue » ou « prémisse » P1 suivant le principe général suivant :
L’interdépendance logique entre un élément logique Pi et P1, exprimée par la proposition AP1(Pi) fixe l’appartenance logique de Pi à E1.  
Pour la construction de proche en proche de la représentation de E1, il faut postuler que l’interdépendance logique des points P(i) est dotée d’une forme de transitivité :
APi(Pj) ∧ APj(Pk) ⇒  APi(Pk),
qui s’énoncerait : si Pj appartient (logiquement) à Ei et Pk appartient à Ej alors Pk appartient à Ei.

La transitivité de ce principe général d’appartenance permet de construire l’espace E1 en associant des points à P1, puis d’autres points à ceux-ci et ainsi de suite, par itération, donnant une expression « locale » de la co-fondation de E1.

Nous avons vu cependant que les espaces co-fondés sont construits de façon statistique et que la transitivité ne peut y être établie de façon absolue.

Le paragraphe « Le Logos » nous montre que l’agglomération du sens tend de façon asymptotique vers une relation du point de vue au réel telle qu’à chaque élément sémantique (les P(i) de notre exemple) sont associés en moyenne 1+ε (ε>0) autres éléments sémantiques.

Un tel foisonnement suffit à construire de proche en proche un espace de dimension supérieure à N (N aussi grand que l’on veut).
Simplement définie, la puissance P(Ei) de l’espace Ei que représente un point de vue Pi, serait le décompte des points en relation d’interdépendance avec Pi au travers de ce foisonnement.

Le principe d’équipotence énonce que tous les points (Pi) d’un concept d’espace vide, offrent des points de vue de même puissance.

Or ce principe conduirait au paradoxe suivant:
Soit deux points de vue P1 et P2 en relation d’interdépendance.
P2 appartient donc à E1 (AP1(P2)) et inversement P1 appartient à E2 (AP2(P1)).

Selon le principe d’équipotence P(E1) = P(E2)
Puisque E1 est construit par intégration itérative, et si le principe est transitif, l’espace E2 est contenu dans E1 et sa puissance doit être prise en compte dans P(E1).
Or P(E2) ne peut être ajoutée à P(E1) sans rompre l’égalité P(E1)=P(E2)

Cette apparente difficulté se résout en observant que dans le principe d’équipotence, l’égalité P(E1)= P(E2) compare P(E1), évaluée depuis P1, à  P(E2) évaluée depuis P2, alors que le calcul de P(E1) prend en compte P(E2) évaluée depuis P1.

Le principe d’équipotence impose donc que la puissance P(E2) évaluée depuis P1 soit  inférieure à P(E2) évaluée depuis P2.

Puisque la relation d’interdépendance est réciproque, on doit avoir à la fois 1+ε points associés à P1 et 1+ε points associés à P2.

P1 est déterminé par P2 + ε autres points et P2 détermine P1 + ε autres points. L’interdépendance entre P1 et P2 n’est que partielle, même avec ε → 0. La transitivité de l’appartenance n’est pas totale. Certains points de E2 « échappent » au point de vue P1.
La contribution de P2 à la puissance du point de vue P1 est donc réduite d’un coefficient inverse au foisonnement des liens d’interdépendance. Il y a équilibre entre l’expansion du point de vue et la contraction de la puissance.

Pour l’OdS, il n’y a pas d’être, le point de vue n’est pas un « être » mais un mode d’existence du réel.
Chaque point de vue est à la fois représenté et représentation. Représenté en ceci qu’il contribue au sens d’autres points de vue, représentation en ceci qu’il présente le sens d’autres points de vue.

Chaque point de vue est à la fois cause et conséquence logique des autres points de vue. 
Le concept d’espace est celui d’un ensemble autodéterminé en parfait équilibre dont nous parlerons dans les pages suivantes.

L’interdépendance réciproque mais partielle, le coefficient e d’expansion/pondération constituent un mode de distribution dont les paramètres seront la base d’une norme qui permettra d’ordonner c'est-à-dire de donner forme à l’espace représenté de proche en proche depuis tout point.

Cette norme résulte uniquement du processus Logos et du principe d’équipotence.

Sans vouloir éviter les étapes indispensables d’une démonstration (qui est hors de ma compétence), on peut supposer que les valeurs comparées de ε et de c auront une influence sur la métrique de l'espace représenté.

Pour acheter mon livre

 

⇒ ∧ ∈ ε

Dialogue suite à l'article

Frederic La profondeur de tes réflexions est magistrale, elle pose néanmoins une question de public. La question est donc à qui souhaitons-nous nous adresser ?

Sur l'aspect philosophique, il y a un travail important à faire auprès des "scientifiques" qui tiendrait en une seule phrase :

Dans la profondeur de la réflexion celui qui persiste à croire que les objets conceptuels définis par la "Science" appartiennent à l'ordre de la nature et non plus à l'ordre de l'esprit fait de la Science une doctrine animiste ....

Pascal Un exemple d'objet conceptuel ?

Frederic l'onde, le photon, le boson ...., la gravité ... l'espace-temps

Pascal ...l'inconscient....et pour pousser le paradoxe à son paroxysme: la nature, l'esprit.

Frederic Excellent Thomas

Donc tu penses que "l'onde, le photon, le boson ...., la gravité ... l'espace-temps" appartiennent à la nature et non à l'esprit ? Autrement dit : l'esprit reconnaît par sa con-naissance la nature (mère) ?

Pascal "appartiennent à la nature et non à l'esprit ?" je dis exactement le contraire !

Frederic OK

Jean-Louis Certes, mais l'esprit est un phenomene naturel. Il faut donc comprendre ce qu'est le sens en tant que realite, pas necessairement physique

Frederic Seul l'esprit peut dire que l'esprit est un phénomène naturel ... et seul l'esprit construit "sens" , non ?

Jean-Louis Oui, l'existence du réel ne peut être qu'un postulat, ...mais bon ....

Frederic

je ne retiens pas non plus l'hypothèse solipsiste

Pascal Soit, cependant lorsque j'entends Edgar Morin dire "L'irruption d'une contradiction traduit la résistance du réel à la logique." cela m'interroge. C'est à dire que le réel (sans le définir) serait producteur de doute (et non de scepticisme). Or la représentation que je me fais du concept, est une affirmation totalement indépendante de la forme, il ne peut être remis en cause, car c'est de la logique. Donc, n'y a t-il pas une mise au point à faire entre le concept (intemporel) et le formalisme avec des objets non-conceptuels, mais communicants (pris dans l'histoire des représentations scientifiques) ?

L'esprit construit du sens, (et du non-sens). L'esprit construit aussi des lois, qui restent en-deçà de la nature, autrement dit de la "vraie" conception ? (théorie unifiée du tout).

Jean-Louis "résistance du réel à la logique" R: Il faudrait d'abord s'assurer qu'une représentation logique parfaite est exempte de contradictions. Un théorie logique construite choisit son domaine de validité, justement pour éviter d'aboutir à des contradictions. Une théorie logique qui veut représenter le réel ne choisit plus son domaine, elle se construit à partir des sensations. Nul ne peut dire alors si la cohérence d'une logique peut être maintenue.

On doit d'ailleurs penser le contraire si on veut représenter l'événement qui est justement une disruption logique.

"Le réel producteur de doute" R: Savoir qu'un point de vue est relatif n'est à mon avis ni du doute ni du scepticisme.

"votre représentation du concept" R: Pour l'OdS toute forme est un concept de forme, il n'y a pas de forme en réalité. Il faut distinguer le concept général de forme (le concept de cheval) de la forme sensible (ce cheval que je vois la). La forme sensible est également un concept, elle est conçue par l'esprit. Ce cheval que je vois blanc n'est pas blanc car le blanc n'existe pas. La couleur est une forme sensible inventée par l'esprit (cf Protagoras).

Comme le dit l'article, le concept général est la généralisation des concepts de formes sensibles, Les constantes que l'on tire de l'expérience. Une perception déclenche le concept général, opérateur qui conjecture les prochaines perceptions. Si ces conjectures se réalisent, la perception devient sensation et le concept général se trouve renforcé. Puis la sensation déclenche un concept de plus grande généralité qui deviendra concept d'objet et ainsi de suite....

Les lois construites par l'esprit sont celles qui régissent la représentation. La question est donc: "Dans ces lois quelle est la part qui revient aux "lois du réel" et quelle est celle qui revient aux "lois du processus de représentation ?". Y a t'il seulement des lois du réel ?

Frederic Pascal, Je choisis la notion de "modèle efficient" pour oublier (voir condamner) la notion de "vrai sur le réel".

Certain penseur aime à dire que le "réel" fait irruption justement quand il vient à contredire la logique du modèle. Jean-Louis, pose que le "moi qui pense" fait partie du "réel" , c'est une option mais, à mon sens, faire cette intégration fait perdre un attribut important pour la réflexion ... je préfère rester sur une définition du réel comme le vis à vis du moi-qui-pense soit comme le directement perçu stimuli de l'esprit en un mot le perceptible : un logos (sans forme ni attribut à priori) qui prend sens dans "l'esprit".

Jean-Louis

"modèle efficient" R: je pense effectivement qu'il n'y a pas d'autre vérité. " Le réel comme vis à vis du moi-qui-pense" R: où tracer la limite ? Où et par quel processus le stimuli devient-il pensée ? Où et par quel processus la pensée devient elle action ? Comme souvent, cet interface réel/pensée nous semble une évidence quand on le pense en général, mais il s'échappe dès qu'on veut en dire qqchose de précis.

Frederic

Mais bien évidemment cette réflexion est lourde de conséquence sur tout système de pensée qui s'éloignerait de l'anthropocentrisme ...

Jean-Louis

Il faut réconcilier la réalité physique et le sens en une seule et même réalité. Faire de la pensée une "autre réalité" sans dire quelle réalité est un acte manqué. C'est ce à quoi se sont limité trop de philosophes, y compris parmi les modernes. Par ailleurs, faire de la pensée un simple "accident" de la réalité physique est voué à l'échec: L'idée est Une, complexe, présente ce qui est interdit à la réalité physique depuis Einstein.

Pascal

Je serai tenté de dire comme Jean-Louis Boucon que le moi qui pense fait partie du réel (mais que les idées ne font pas forcément partie du réel). J’ajouterai que le moi qui ne pense pas fait aussi partie du réel. Je ne m’aventurerai pas à dire la vérité sur le réel, mais j’en suggère une définition minimum par défaut : un flux continu de stimuli. Si je mets ma main dans le feu pendant 5 minutes, cela me semblera une éternité, et dans ce cas là inutile de penser, il y a la perception d’une intensité du stimuli qui me fera naturellement réagir sans avoir recours à un langage formel. L’animal percevra la même douleur et agira de même. Dans ce cas le réel fait irruption dans nos perceptions, d’où une réaction. Est-il possible de distinguer un réel naturel et un réel artificiel. Dans ce dernier, le réel ne fait pas irruption, il fait irruption dans nos représentations du réel. Nos connaissances formalisées en langage chimique, physique, mathématiques nous indiquent où regarder, où observer, où travailler : par exemple dernièrement les ondes gravitationnelles. Le réel convoque des participants : la nature et nous-mêmes. On sait en physique que l’observateur influence ce qu’il observe, mais n’oublions pas que l’observateur est aussi influencé par ce qu’il observe. Je partage cette idée du « modèle efficient », pour rendre compte du réel comme vis à vis du moi qui pense, c’est à dire un vis à vis objectif comme l’image du miroir, un modèle objectif, un chef d’oeuvre, qui tôt ou tard sera dépassé par un modèle plus « juste », qui lui-même sera dépassé… Mais ce modèle, cette image qui reste toujours à parfaire, peut-il se prétendre être un concept (dans le sens personnel que le lui attribue ) c’est à dire une logique intemporelle ou éternelle.

Jean-Louis

"Si je mets ma main dans le feu pendant 5 minutes, inutile de penser" mais qui dit que la représentation est faite de pensée ? La conséquence n'est-elle pas la représentation de la cause, que je représente la conséquence ou pas. Ta réaction à la brulure est un modèle efficient du réel. La pensée n'en est qu'une version un peu plus sophistiquée. Je distingue le réel (qui est informe) de sa représentation que je ne qualifierais pas d'artificielle. Elle est juste vraie c'est à dire efficace.

Pascal

Oui, d'où le "inutile de penser" la représentation est immédiate. Donc une représentation du réel juste, vraie, efficace donne forme à ce réel (informe) qui devient un objet totalement connu par le sujet qui en a fait une interprétation. Mais, que faire de l'histoire des sciences et de l'évolution des idées, sachant que ce qui est vrai aujourd'hui, ne le sera plus tout à fait le lendemain ? bon après les vérités d'hier sont encore valables aujourd'hui, et les pensées d'antan sont peut-être plus vraies que celles que l'on nous sert aujourd'hui. Vérités générales, vérités intemporelles, elles sont rares.

Jean-Louis

Plutot que d'être révélées fausses les vérités de la science à un moment donné s'avèrent bien souvent être des cas particuliers de vérités plus générales.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog Philosophie de jean-louis Boucon
  • : Discussion philosophique et métaphysique sur la relation entre la pensée et la représentation du monde. Réflexions sur une ontologie des corrélations.
  • Contact

ACHETER LE LIVRE