L'âme, une réalité

Le concept d'âme est plus ancien que les religions pratiquées de nos jours et peut-être plus ancien que l'idée même du divin.

Evoquer l'âme, c'est avant tout reconnaître que notre nature matérielle ne suffit pas à expliquer ce que nous sommes.

L'âme, évoquée sans présupposé religieux, c'est ce qui unifie l'être vivant (ce qui fait de moi Un être), ce qui l'anime et lui donne sens en tant que tel.

La perspective usuelle que nous avons de la réalité nous présente à nous mêmes comme des êtres matériels (des objets) à qui il advient d'être animés (vivants) et de penser.

En tant qu'objets matériels nous sommes dans le présent de façon transcendante: Bien entendu mon existence a des causes dans le passé et aura des conséquences futures, mais ces causes et ces conséquences ce n'est pas moi.

Moi, mon être, est ici et maintenant, à l’intérieur de mon moi physique et psychique.

Hors dans cette perspective, nous ne savons pas expliquer ce qui nous fait Un dans l'instant, ni en tant qu'objet physique ni en tant qu'objet de pensée. Plus la science progresse, plus elle donne de détails sur les mécanismes physiques, électrochimiques et biologiques et plus s'éloigne la compréhension de ce qui unifie, anime et donne sens.

Comment comprendre en effet par quel lien instantané ces milliards d'interactions constituent mon être dans le présent, doté d'une puissance vitale propre, d'un devenir solidaire et pour l'être pensant, d'une conscience de soi.

Difficulté supplémentaire: comment admettre la mort de ma conscience ? Comment penser l'absence de ma pensée ?

D'où l'idée de la séparation de l'âme (éternelle) et du corps (périssable)

Parce qu'il nous propose une autre représentation de nous mêmes, l’Ontologie du sens offre une compréhension nouvelle de ce que pourrait être l'âme.

Dans l’Ontologie du sens notre être n'est pas une réalité physique transcendante mais une unité sémantique.

Nous y sommes la représentation d'une sorte de tourbillon dans un champ chaotique de causes et d'effets. Au même titre que la force du courant donne naissance à un tourbillon, l'intensité de la circulation du sens donne naissance à l'être sémantique. L'essence du tourbillon n'est pas dans les gouttes d'eau qui entrent et disparaissent, ni dans leur interaction une à une, mais dans la corrélation entre les trajectoires des molécules qui s'établit de proche en proche pour finalement constituer une boucle. Cette boucle de corrélation est Une par essence. Elle est le sens et la réalité du tourbillon. Un sens qui n'est pas attaché aux molécules d'eau, qui n'est pas localisé dans les gouttes d'eau, un sens stable alors que les gouttes d'eau passent.

Hors le tourbillon n'est pas un affect ou un accident des molécules d'eau, c'est une réalité en soi même. De même l'Unité de notre être n'est ni un affect ni un accident des cellules qui nous constituent mais une réalité sémantique en soi.

La réalité de notre être n'est localisée ni dans l'espace ni dans le temps de nos cellules.  Cette réalité de notre être c'est notre âme.