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pub-penseur vertBLOGL'UNIVERS N'A PAS LA FORME

pour une Ontologie du sens

13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 22:33

Nous devons nous poser la question de la nature du temps et du rôle qu’y joue la conscience (l’âme), question débattue depuis toujours et aujourd’hui encore.

Pour la circonstance je formulerai la question comme suit: sommes-nous en réalité «dans le temps qui passe» ou est-ce une représentation formelle par la conscience ?  La conscience évolue t’elle dans le flux d’un «temps de l’univers» qui lui préexiste, de même qu’il a préexisté à l’espèce humaine ou bien est-ce la conscience qui, représentant son propre changement comme un «temps de la conscience», plaque la forme du temps sur la représentation de l’univers qui la détermine.

Affirmons tout d’abord que la conscience n’existe que de façon dynamique, la conscience n’existe qu’associée à son propre changement: Je ne puis empêcher mes idées de changer. Même lorsque je suis endormi ma pensée change, non pas parce que le temps plus fort que ma volonté m’impose ce changement mais parce que ma pensée est changement par essence. La pensée est comme le sens d’un livre: son essence ne peut-être atteinte que s’il est parcouru. L’évolution de la pensée participe à son essence et n’en est pas un accident. Le changement n’est pas contingent pour la pensée comme il pourrait l’être pour un objet auquel il advient de changer.

La pensée est comme la vie même: la vie est changement par essence. Lorsque la vie s’arrête de changer on n’obtient pas une vie figée mais la mort.

Par contre, pour ce qui concerne la pensée, les termes de changement ou évolution ne doivent pas être associés a priori  à un «temps de l’univers» car la pensée n’est pas «quelque chose» de matériel: Nous n’avons pas établi le lien entre matière et pensée, nous avons encore moins établi le lien entre matière et signification.  Nous avons même constaté que le Moi, en tant que signifiant était irréductible à l’état matériel du cerveau.

La pensée résulte d’un chaos d’interactions entre des milliards de neurones (image simplificatrice). Mais on pourra à l’infini détailler le statut électrochimique de nos neurones ou de nos organes sensoriels, jamais on n’y trouvera le sens, car le sens n’est pas dans les neurones mais entre les neurones.

Les expériences qui montrent que le changement de la pensée résulte d’un changement physique du cerveau établissent une vérité, comme toute bonne expérience, mais pas une réalité. L’expérimentateur n’accède à la pensée du patient qu’au travers de ses conséquences sur le monde physique, tel que l’expérimentateur le représente.

Il ne faut pas appliquer le modèle «spatial» du temps à ce qui n’est pas matériel. Ainsi donc si nous pensons, et si notre pensée change suivant un flux irréversible, ce changement ne se produit pas nécessairement dans un «temps de l’univers» mais dans un «temps de la pensée» qui n’est pas nécessairement «spatialisé».

Ainsi donc la pensée change et se représente l’univers. Chaque «état de pensée» fusionne la représentation du «moi qui pense» et celle de l’Univers. Disons qu’elle associe sa dynamique propre, celle du cerveau qui rêve, et les «déterminations externes».

Cette pensée inclut sa propre Représentation qui a pour nous le sens du «Moi qui pense» et la Représentation de l’univers physique qui a pour nous le sens de l’ «univers physique»

Bien que la Représentation de l’univers physique soit objectivement une partie de ma pensée, ma pensée elle même représente cet univers comme «en dehors de moi». Les changements dans la pensée sont associés à des changements dans la Représentation de l’univers que nous ne distinguons pas de la Réalité de l’univers.

Ainsi la notion formelle de temps est créée par la conscience (non matérielle et non spatiale) lorsqu’elle transpose les changements survenant dans la Représentation du non-moi, vers le «en dehors de moi»: «Puisque ma représentation de l’univers change et puisque cette représentation «est» l’univers, alors l’univers change. Si l’univers change «en Réalité» c’est qu’il existe «en Réalité» un cadre au changement que je nommerai le Temps.»

Je ne conteste pas ici que les changements dans la représentation du Non moi trouvent objectivement leur cause (causalités) dans l’univers. J’essaie de montrer que le changement dans la pensée (non matérielle) en tant qu’ensemble de signifiants suffit à expliquer la Représentation formelle d’une évolution de l’univers que celle-ci aie lieu ou non et que le «temps de l’univers» existe « en réalité» ou pas.

 

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