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pub-penseur vertBLOGL'UNIVERS N'A PAS LA FORME

pour une Ontologie du sens

13 janvier 2016 3 13 /01 /janvier /2016 19:52
La science et le réel

La science touche t'elle au réel ?

C'est possible, mais pas certain.

En fait il y a deux explications possibles à la capacité de la science à anticiper ses futures expériences sur le réel:

Soit elle représente effectivement le réel,

Soit le réel est suffisament flexible pour se conformer au modèle construit par la science et peut être à une infinité d'autres modèles. C'est à dire pour fournir le nombre suffisant de réponses positives qui valideraient tout modèle doté d'une certaine cohérence construit dans le domaîne qui lui est accessible.

Pour illustrer cette 2ème hypothèse, posons quelques axiomes simples:

- A1 Le réel est infiniment complexe.

Ce qui n'implique pas que le réel présente de façon transcendante une infinie variété, mais qu'il est possible, en combinant et recombinant infiniment un petit nombre de variétés de produire une infinité d'infinités de présentations.
Bien qu'elle ne soit qu'une théorie mathématique, la théorie des ensembles nous donne un exemple d'inflation combinatoire.

- A2 Connaître ce n'est rien de plus qu'être.

Une loi de construction du sens n'est rien de plus qu'une loi d'être au monde.
-------- Si l'on prend le cas de l'être humain, les ressorts du connaître sont les mêmes que tout autre ressort du vivre.
-------- Par exemple il est faux de dire que l'évolution nous a permis de voir les couleurs du monde, car les couleurs n'existent pas. Nous avons créé la sensation de couleur et l'idée de couleur parce que les réactions qui résultaient d'un certain état de notre système nerveux en relation avec le réel étaient efficaces. La sensation de voir n'est pas d'une autre nature que l'afflux de globules déclenché par notre système immunitaire.

Ainsi, les "qualités" du réel ne sont pas du réel, ni même une représentation formelle du réel mais une solution propre de notre processus vital. Notre processus vital lui même est de la simple réalité.

Connaître est, par essence, un processus efficace, son efficacité (et non la connaissance) est sa raison d'être.

Ce 2ème axiome a 3 corrolaires :

- C1 Le connaître ne peut pas dépasser l'être.

A celà deux raisons:
_Aucune expérience ne peut dépasser notre être. On ne fait l'expérience que de ce qui nous détermine et devient nous aussitôt
_La sensation, fait partie de notra être avant même d'être sensation.

Si nous pouvons observer telle étoile, c'est parce que nous sommes, parce que nous sommes là maintenant, capables de voir. Toutes ces conditions affectent bien plus notre sensation de l'étoile observée que les quelques photons qui excitent une cellule.

Toute notre connaissance est donc limitée par ce que nous sommes. La plus extraordinaire des idées reste à l'intérieur de ce que nous sommes.

Dans la relation entre le réel, sans doute transcendant et le sens nécessairement immanent le sujet observant est lui même immanent. Si l'on admet que la sensation de voir est immanente, on oublie trop souvent que l'oeil lui même est immanent.

-C2:L'être est le "lieu" du connaître

Toute connaissance est relative, relative à tout ce qui fait l'être du sujet connaissant. Serions nous autrement, notre connaissance du réel serait autre et pourtant tout aussi "vraie".

L'être est la part essentielle du connaître. Bien que comparaison ne soit pas raison, il n'est qu'à penser la multiplicité des formes de l'être sur notre planète (et le si peu que nous connaissons des possibles formes d'être) pour envisager la multiplicité des formes possibles du connaître.

-C3: Les autres possibilités de connaître nous sont inconnaissables.

Rien ne nous prouve que le réel tel qu'il nous a déterminé et qu'il nous est donné de le connaître, n'ai pas suivi une infinité d'autres chemins conduisant à une infinité de formes d'être et une infinité de "sciences".
Rien ne prouve même que les parcours qui mènent à une connaissance ne sont pas cahotiques, tels qu'une différence infime dans un parcours d'être puisse conduire à des systèmes de connaissance radicalement différents.

- A3 Le sens est un processus du réel.

Rien ne nous met en dehors ou au dessus du réel.
Attribuer le sens est une activité du réel qui répond à des lois du réel.
L'intelligibilité du réel n'est pas nécessairement en soi mais résulte au moins en partie des propriétés de l'attribution de sens.
L'attribution de sens est peut être un processus universel, mais son instanciation est en tout cas spécifique au sujet qui donne sens.

La connaissance ne peut être qu'un compromis entre exhaustivité et sens. Le sens résulte d'un processus d'agrégation du réel qui en oblitère nécessairement le détail. Le processus qui présente le sens d'une situation "consomme" une partie de sa complexité. Il ne s'agit pas là d'un simple phénomène psychologique ou physiologique mais de la confluence des liens d'interdépendance entre une situation donnée et "l'effet Un" qui en présente le sens.
Ce processus est le même qui nous a créés et nous crée encore. Connaître et Etre, fusionnent sans distinction possible bien en amont du "lieu" où nous prenons conscience d'exister dans le monde..

Conclusion:

Rien ne nous prouve donc que notre science soit la science, ni même qu'il n'y ait qu'une science.
Au plus pouvons nous dire : "La science de l'homme est "vérité" pour l'homme tel qu'il est: une partie du réel."

Le pècher originel ne serait pas la connaissance mais bien de croire que connaître nous situe "en dehors" de la création.

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