L'UNIVERS N'A PAS LA FORMELa question posée est la suivante:
Si avec Everett on admet que toutes conséquences possibles d'un événement (à l'échelle quantique) se produisent effectivement, ne doit on pas considérer symétriquement que toutes les causes possibles d'un événement se sont effectivement produites, dont l'événement est effectivement la conséquence. Conduisant de fait à une complexification/simplification à somme quasi nulle de la structure du réel ?
Selon l'interprétation d'Everett: toutes les évolutions (observables) prévues par la théorie quantique comme résultant d'une situation A et décrites par la fonction d'onde se produisent effectivement dans des "univers séparés".
Exemples évolutions observables prévues: la désintégration de la particule sera observée (où pas) après un temps T/2, la trajectoire de la particule émise sera observée dans telle direction (où dans la direction opposée) à l'exclusion de toutes autres directions. le chat de Schrödinger est mort (ou vivant)
Interprétation d'Everett
Selon Everett il n'y a pas d'effondrement de la fonction d'onde du fait de l'observation. L'observateur n'observera qu'une des solutions d'évolution parce que le fait d'observer l'une parmi les solutions possibles le définit lui même, en tant qu'observateur, lié à cette solution observée et de ce fait, découplé des autres solutions qui lui deviennent inaccessibles, inobservables, mais qui néanmoins adviennent dans d'autres univers.
Ainsi, selon Everett, l'impossibilité d'observer les diverses solutions prévues par la fonction d'onde est le fait de l'observateur et non de la réalité observée.
On peut penser qu'une telle interprétation conduit à un foisonnement vertigineux du nombre d'univers.
C'est l'enjeu de la question posée par cet article: l'apparent foisonnement des univers possibles est-il compensé par un principe inverse de regroupement ?
La question posée est la suivante :
Si l'état excité A a deux causes possibles: C1 et C2, se peut il que l'état A soit causé à la fois par C1 et C2 ?
En d'autres termes, l'observation de l'état A constitue t'elle aussi l'observation de l'événement C1 ou C2 dans une relation de causalité exclusive avec l'événement A ou peut elle aussi constituer l'observation des événements C1 et C2 dans une relation de causalité conjointe avec l'événement A ?
Sous cette nouvelle forme, la question contient les germes d'une possibilité de réponse:
Pour faciliter le raisonnement supposons que C1 et C2 soient deux conséquences possibles, non exclusives, d'un événement E.
Etudions ensuite la relation de causalité de E vers A:
L'observation de A est aussi l'observation de E dans leur relation de causalité: l'état A est la preuve de l'événement E.
Nous ferons maintenant l'hypothèse que, comme dans l'expérience des fentes d'Young, les deux chemins de causalité (E-C1-A et E-C2-A) sont 2 possibilités superposées, à la condition de n'être observées en aucune autre manière. Ce qui signifie que les événements C1 et C2 ne doivent être en aucune façon (autre que C1-A et C2-A) liés à l'univers de l'observateur.
Si, pour revenir à la question initiale, on supprime l'événement E comme cause première de la situation, nous pouvons conclure que les événements C1 et C2 peuvent être causes conjointes de l'état A, à la condition que les 2 événement C1 et C2 ne soient, en aucune façon, observés.
Ainsi, ce ne sont pas seulement toutes les conséquences possibles de A qui se superposent, mais également toutes ses causes possibles, en une vision symétrique dans laquelle l'observation est cause de l'unicité et de l'irréversibilité.
Nous sommes bien loin de la vision, trop rapide, d'une multiplication explosive des univers, qui a été conclue de l'interprétation d'Everett.
NB: Il doit être possible de tester cette hypothèse de la superposition des causes par un dispositif expérimental. J'en appelle pour cela aux lecteurs compétents dans ce domaîne.
