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pour une Ontologie du sens

8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 15:19
Deleuze - Logique du sens

Lecture commentée du livre de G Deleuze: Logique du sens (collection Critique) Les éditions de minuit

Première série de paradoxes: "du pur devenir"
Deuxième série: "des effets de surface"
Troisième série: "de la proposition"

Introduction:

Dans cet article, nous utiliserons le texte de G Deleuze pour constater à quel point les doctrines platonicienne et Stoïciennes de l'être et du devenir, telles qu'interprétées par Deleuze, décrivent le principe même de l'Ontologie du Sens (OdS).

La méthode de comparaison sera simple:

nous reprenons certaines proposition de Deleuze

et les réinsérons dans la terminologie de l'OdS, précédées de la mention NDLR:

Développement:

Platon nous conviait à distinguer deux dimensions:
1) Celles des choses limitées et mesurées, des qualités fixes, qu'elles soient permanentes ou temp
oraires

NDLR: c'est le monde formel, doté de qualités et soumis au changement, dans le temps et l'espace

...mais toujours supposant des arrêts comme des repos, des établissements de présents,

NDLR: les attracteurs de sens qui nous paraîtront comme des êtres ou des événements dans le temps

2) un pur devenir sans mesure, véritable devenir fou qui ne s'arrête jamais..toujours esquivant le présent, faisant coïncider le futur et le passé.....

NDLR: c'est la réalité informelle (noter le singulier du "pur devenir") non soumise au devenir car pur devenir

Dualité platonicienne entre ce qui reçoit l'action de l'idée et ce qui s'y dérobe

NDLR: ce qui reçoit l'action de l'idée = ce qui prend sens

ce qui s'y dérobe = ce qui ne prend pas de sens

Entre un pur devenir qui échappe au simulacre autant qu'á l'objet

NDLR: entre un pur partage de sens, informel, c'est à dire qui ne prend le sens ni de l'événement ni de l'objet

et L'idée comme point de fixation du devenir

NDLR: L'idée: Solution propre du processus par lequel le partage de sens (le devenir) constitue une boucle sémantique

Les arrêts et les repos qui reçoivent l'action de l'idée

NDLR: les attracteurs de sens nés du processus d'agrégation du sens.

Platon distingue néanmoins

Un devenir absolu

NDLR: la réalite ontologique première qui n'est rien d'autre que l'interdépendance, la causalité réciproque. Elle est "devenir absolu" car réelle avant même tout objet du devenir et tout cadre du devenir. Cette réalité ontologique est la substance (bien que le mot soit inapproprié car trop chargé d'histoire) dans laquelle nous seront présentés les objets et le cadre.

d'un devenir résiduel qui se dérobe au sens et au présent

NDLR Le devenir tel que nous le percevons (ne) serait (que) la partie rebelle au sens du devenir absolu. Le devenir, l'interaction causale, dans le temps et l'espace, (ne) seraient (que) le résidu de l'attribution de sens

Platon se demande si ce pur devenir ne serait pas dans un rapport très particulier avec le langage

NDLR: Pour l'OdS les "mots", comme les "choses" sont les points d'arrêt virtuels du même flux chaotique d'un devenir absolu. Les mots sont la marque de la projection "orthogonale" d'un infini espace de sens sur le lien monodimensionnel qui relie l'émetteur du mot à son récepteur. Les choses (leurs qualités) sont la marque de la projection "orthogonale" d'un infini espace de qualité (les causes) sur le lien monodimensionnel qui relie l'objet observé au sujet observant. "Les choses ne sont rien de plus que les mots de la nature"

Les stoïciens distinguent deux plans: celui de l'être profond et réel, la force (la puissance) et le plan des faits qui se jouent à la surface de l'être et qui constituent une multiplicité sans fin d' êtres incorporels.

NDLR: Les stoïciens distinguent la réalité informelle, pur partage de sens, lieu des choses en puissance (mais pas en acte) et le monde formel, au sens propre la forme attribuée à la réalité présente qui nous paraît la réalité mais n'est que sensation sans corps.

Le devenir illimité remonte à la surface, il n'est plus enfoui il est événement

NDLR: Le devenir absolu est absolument illimité en cela que la notion de limite ne s'y applique en aucune manière. Par contre, le Logos (selon l'OdS, le processus d'agrégation du sens) fixe un horizon, une limite asymptotique à la profondeur de ce devenir absolu tel que nous pouvons le percevoir. Cet horizon est la représentation sur laquelle le Logos projette les formes que sont les êtres et les événements. Le Logos, en agrégeant le sens, rend intelligible la réalité mais nous en masque la profondeur en " la projetant" dans une géométrie d'espace-temps, voire même sous la forme d'une réalité présente et en devenir.

Deux fois la liberté: une fois dans l'intériorité du destin comme liaison des causes, une autre fois dans l'extériorité des évènements comme lien des effets

NDLR: Nous savons aujourd'hui que le futur peut "choisir" entre différents effets pour une même cause observée, c'est la "deuxième liberté". Par contre, pour un même effet observé, le sens commun refuse au passé la liberté de "choisir" entre différentes causes. Nous sommes convaincus que la cause "a été" de façon absolue et que l'effet n'est justement que le moyen d'observer ce qui "a été".
L'OdS nous montre que ceci est inexact: "La cause-ayant-été" n'est qu'une forme donnée par l'observation à "l'illimité enfoui" . Les processus qui "donnent forme" aux causes sont l'exact symétrique de ceux qui "donnent forme" aux effets et présentent la même indétermination immanente. Il y a la même liberté dans la "contraction des causes (possibles)" vers un effet qu'il y a de liberté dans "l'expansion d'une cause" en ses effets (possibles).

En lieu et place des Idees les corps

NDLR: Il est temps de présenter la notion d'Idée selon l'OdS.
Le "pur devenir" platonicien est informel. Pour autant, la représentation que nous en procure le Logos est intelligible, c'est à dire qu'elle présente des éléments quantifiés, répétitifs et universels qui n'appartiennent pas à ce "pur devenir" qu'est le réel.
Ceci n'est pas le résultat d'un extraordinaire hasard mais tient au fait que le processus d'agrégation du sens procède par naissance d'attracteurs qui en sont des "solutions propres". Ces solutions propres sont de nature statistique, par essence quantifiées, répétitives, universelles. Il se pourrait même qu'elles transcendent le réel. Ce pourraient être les Idées platoniciennes. Ces Idées se conjuguent entre elles pour former des Idées (des vecteurs propres) de plus en plus complexes, jusqu'à aboutir aux concepts de corps et de qualités de notre représentation.

les 3 rapports dans la proposition:
- la designation
- la ma
nifestation
- la signification

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